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blog de nico "on ne fera pas un monde différent avec des gens indifférents" arundhati roy skip to content accueil présentation du blog politique crise européenne politique française economie crise de l’euro finance fiscalité environnement réchauffement climatique société critique des médias ← older posts songe d’une nuit de printemps posted on 3 mai 2016 | commentaires fermés sur songe d’une nuit de printemps donner ou pas mon avis sur nuit debout , j’y pense depuis un mois, je tergiverse. au début, je voulais surtout dire du bien de « merci patron », docu formidable dont on sort effectivement avec l’envie d’agir, réalisé par ruffin dont je suis un grand fan depuis mes premières écoutes de « là bas si j’y suis » en 2005, au moment du traité et du non au référendum. moment de bascule pour moi, et peut être pour d’autres, car ruffin, comme lordon que j’avais découvert au même moment, ou halimi, m’ont fait évoluer politiquement, me faisant réaliser à quel point les socialistes se moquaient de nous depuis les années 83, à quel point l’europe était une machine à libéraliser, etc… alors forcément, devant un mouvement comme nuit debout, initié puis soutenu par des personnes que j’apprécie autant, dont je me sens si proche sur le fond, j’ai eu envie très tôt de faire part de mon modeste soutien et de faire acte de candidature pour y contribuer d’une façon ou d’une autre. puis, quelques jours plus tard, j’ai pu enfin me rendre place de la république, et je dois avouer que ma première impression n’était pas positive, que je ne me retrouvais pas dans ces combats et revendications multiformes couvrant absolument tous les sujets, dans cette volonté absolue d’horizontalité, de démocratie pure et parfaite, qui par expérience vécue se transforme souvent en blocages sans fin, en discussions portant plus sur les règles que sur le fond. l’impression aussi qu’il n’y aurait jamais convergence, que les débats planaient trop loin de la réalité des gens, que les propositions esquissées brassaient trop larges, mélangeaient trop le social et le sociétal, que cette absence de direction allait finir dans le mur, et que décidément la gauche critique ne parviendrait jamais à proposer quelque chose de convaincant. du coup, je voulais écrire pour parler de cette inquiétude, du besoin d’organisation, du fait que je soutenais la tentative réalisée à la bourse du travail le 20 avril par ruffin, lordon et halimi de construire un projet, de donner un horizon pour canaliser l’énergie qui se déploie soir après soir, de chercher les convergences avec ceux qui ne sont pas présents pour le moment. mais certains l’ont très bien fait ( renaud lambert , pascale fourier, ludivine bénard ), donc je me suis abstenu. je me suis marré quand certains ont commencé à parler de gourous pour lordon et ruffin , un peu inquiets quand même de voir que le mouvement se posait des questions de fond sur le cadre néolibéral de notre société et la façon d’en sortir, alors qu’ils espéraient un mouvement vaguement hippie qui squatterait juste quelques places pendant 2-3 mois. je me suis dit aussi que quitte à chercher des convergences, il serait bon d’essayer d’en trouver aussi entre les différents intellectuels ou économistes qui de près ou de loin soutiennent le mouvement, et devraient être les artisans de la construction de ce nouveau cadre, de cette alternative au tina dont on parle beaucoup, mais dont georges monbiot rappelle dans ce formidable papier qu’on attend toujours qu’elle soit couchée sur le papier, prête à servir à la prochaine crise du type 2007. parce que si tout le monde est d’accord pour critiquer le cadre actuel ou les mesures du gouvernement qui en découlent, sur les réponses à apporter, on est loin d’un début de consensus. une autre europe, un euro social, une europe à 6, avec ou sans l’allemagne, une sortie de l’euro, une sortie de l’europe ? premier exemple, parmi beaucoup d’autres : protectionnisme, on en parle ou pas ? contrôle des capitaux ? nationalisations ? décroissance ? vu l’ampleur de la tâche et des contradictions à lever, je ne suis malheureusement pas persuadé que la construction d’un projet alternatif pourra se faire en ag, par interventions de 2 mn. et j’avoue que ces derniers jours, j’avais plutôt l’impression que l’énergie formidable mobilisée depuis un mois allait juste se dissiper peu à peu dans une volonté trop grande de perfection démocratique et d’absence de hiérarchisation des sujets à traiter ou combats à mener. et je commençais même à me dire que les tenants du système, qui du haut de leur position dominante se moquaient avec cynisme du manque d’organisation et de direction, de l’irréalisme, de la naïveté ou du manque de cohérence de certaines propositions, n’avaient peut-être pas complètement tort. je me suis couché dans cet état d’esprit-là hier soir, sans trop d’illusions, et puis j’ai fait un rêve. dans ce rêve, j’arrive place vendôme, pour aller jeter un œil par curiosité à ce forum « medef debout » organisé depuis 10 jours et dont tout le monde parle. en arrivant, je vois un cordon de crs sur place, sans doute pour éviter les débordements. en fait non, c’est juste pour éviter que des citoyens viennent de l’extérieur perturber le déroulement du forum, d’autant que valls doit passer dire un mot en fin de soirée pour saluer le mouvement. pour entrer, c’est select, faut faire partie grosso modo des 1% les plus riches, ils rigolent pas avec ça, après tu peux être banquier, patron, haut fonctionnaire, homme politique, peu importe. on est dans l’entre-soi et on entend bien le rester, même s’il y a des débats sur place pour savoir si les 0,1% ne sont pas un peu sur-représentés sur la place, et comment s’assurer de toucher vraiment les 1%, histoire d’élargir la base et d’être plus costaud face aux revendications populaires. je réussis quand même à m’incruster, et je tombe d’abord sur « média debout », une tente assez luxueuse où se relaient au micro des journalistes ou éditorialistes avec l’objectif de lutter contre les médias traditionnels trop à gauche, et ce en tenant le micro 24h/24. c’est d’ailleurs apathie qui vient de succéder à barbier, et qui fait un point sur la rigueur nécessaire et le fardeau de la dette pour les générations futures. j’aperçois yves calvi dans les starting blocks pour interviewer ensuite elie cohen sur les réformes incontournables pour moderniser la france. « radio debout », juste à côté, a organisé un débat entre dominique seux et brice couturier sur l’europe, mais ce dernier menace de partir si je pose encore une question sur l’europe sociale. je me fais discret et file à « biblio debout » où des mecs proposent la série complète des 40 bouquins d’alain minc et attali sur la crise. c’est un peu cher, du coup je prends plutôt le dernier livre de gattaz qui est gratuit, avec un pin’s « 1 million d’emplois » offert en prime. en parlant d’attali, j’attaque ensuite les stands des diverses commissions thématiques, et ça commence par la commission du même nom qui propose un certain nombre de rapports clés en main de 200 pages, quel que soit le sujet qu’on évoque. j’ai pas le courage d’écouter la lecture de celui sur les notaires, et enchaine sur le stand voisin de la commission « europe », qui se demande comment sauver l’europe du péril démocratique. c’est un peu technique, avec en plus des participants qui viennent de plein de pays, donc je décroche assez vite pendant la lecture d’un texte référence de trichet sur le sujet. je repasserai plutôt pour mater le documentaire de quatremer prévu dans une heure sur la fainéantise des grecs et les raisons de la crise de 2007, ce sera sûrement plus vivant. en parlant de docu, y a une tente à côté qui diffuse des reportages historiques intéressants sur l’union soviétique, ou la corée du nord, dans le but de rappeler quelles sont les alternatives au libéralisme. une vieille dame pleure. je zappe et je passe voir les stands plus ludiques mais un peu perchés, comme celui de la commission « agriculture », ave